Théo Curin, son incroyable défi

Le nageur paralympique s’est lancé un challenge un peu fou : traverser les 122 km du lac Titicaca à la nage, dans une eau à 10 degrés, à 3 800m d’altitude ! Une aventure inédite à laquelle prendront part deux autres nageurs, Malia Metella et Matthieu Witvoet. Départ prévu en novembre 2021…
Trois fois médaillé aux championnats européens et mondiaux malgré un lourd handicap, Théo Curin suscite l’admiration de fans du monde entier pour son courage et sa détermination. Amputé des 4 membres à l’âge de 6 ans, il se met à la natation à 10 ans et parvient à traverser les bassins à force de persévérance. Il réussit à intégrer dès 13 ans le pôle France handisport de Vichy, dans le centre de la France, où il s’entraîne tout en poursuivant ses études.
Une volonté hors du commun qui lui permet de décrocher une médaille d’argent sur 200 m nage libre aux championnats d’Europe de natation handisport 2016, puis d’enchaîner les podiums internationaux. Avant d’affronter une énorme déception : l’impossibilité de participer aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021 en raison de problèmes de classification dans sa catégorie de handicap. En clair, Théo Curin devrait affronter des nageurs qui ont leurs deux mains, ce qui réduirait presque entièrement ses chances de podium. Pas question de se laisser abattre pour autant : le jeune homme de 20 ans vise désormais les Jeux de Paris 2024, en espérant une classification plus équitable.
8 heures de nage par jour dans une eau à 10 degrés
Pour relever de nouveaux défis d’ici là, Théo Curin prépare une expédition extrême, avec la traversée du lac Titicaca à la nage, à la frontière entre le Pérou et la Bolivie. Un périple de 10 jours et 122 km, prévu en novembre 2021 aux côtés de l’ex-championne de natation Malia Metella et de l’éco-aventurier Matthieu Witvoet, qui a notamment traversé le détroit de Gibraltar à la nage pour sensibiliser sur la pollution plastique en mer. Le Défi Titicaca revêt aussi une dimension écologique et solidaire, puisqu’un appel aux dons est prévu au retour de l’expédition pour soutenir des projets locaux. En attendant, les trois équipiers ont bien conscience des difficultés qu’ils devront affronter : des amplitudes de température très fortes (de 0° et 5°C la nuit, contre près de 20°C le jour), un air appauvri en oxygène et surtout une eau à dix degrés dans laquelle il faudra nager 6 à 8 heures par jour ! Les conditions de confort ressembleront à celles d’un Robinson Crusoé : les nageurs devront tracter une embarcation flottante conçue spécialement pour eux, qui servira à stocker trousse médicale, sacs de couchage et nourriture. En totale autonomie, ils devront aussi y manger et y dormir sur une couchette et deux structures gonflables éco-responsables. Alors forcément, Théo ne se consacre plus qu’à son projet : treize mois de préparation seront nécessaires. Au programme, un entraînement quasi-militaire avec immersion en eau glacée sans combinaison, stages d’acclimatation à l’altitude ou encore stages de survie…Une excellente préparation aux Jeux de 2024 !