Impact du football hongrie sur la scène européenne

FranckFootball1 week ago121 Views

Longtemps resté dans l’ombre des grandes puissances du ballon rond, le football hongrois connaît un retour progressif sur la scène européenne. Fort d’un passé glorieux et d’une volonté politique et structurelle renouvelée, il tente de retrouver le rayonnement qu’il avait connu au milieu du XXe siècle. Aujourd’hui, grâce à des investissements ciblés, une revalorisation de sa formation et des apparitions notables sur la scène européenne, la Hongrie redessine peu à peu son influence dans le paysage du football continental.

Une histoire prestigieuse qui façonne une identité forte

L’âge d’or du football hongrois

Le football hongrois ne peut être compris sans revenir sur les années 1950, une décennie qui a marqué les esprits et nourri l’imaginaire collectif européen. La Hongrie de cette époque était incarnée par les “Magical Magyars”, une équipe nationale menée par des légendes comme Ferenc Puskás, Sándor Kocsis ou Zoltán Czibor. Cette génération bâtit sa renommée sur un jeu offensif, fluide, et bien en avance sur son temps.

Leur sommet reste la finale de la Coupe du Monde 1954, perdue contre l’Allemagne de l’Ouest dans ce qui est désigné comme le “Miracle de Berne”. Malgré la défaite, cette équipe laisse une empreinte stratégique durable, et son influence sur le football total, notamment sur l’Ajax et la sélection néerlandaise des années 1970, est toujours reconnue aujourd’hui.

Le long déclin après les années 60

Après son âge d’or, la Hongrie a lentement sombré dans l’anonymat footballistique. La chute du régime communiste, les crises économiques et une transition politique difficile n’ont pas aidé le sport national. Le niveau des championnats domestiques a chuté, l’exode des talents a été massif, et les infrastructures ont peu à peu été abandonnées. À l’aube des années 2000, la Hongrie ne figurait plus que rarement dans les phases finales de compétitions internationales.

Une relance ambitieuse et structurée du football hongrois

Une impulsion politique forte

Depuis les années 2010, le gouvernement hongrois – sous l’impulsion du Premier ministre Viktor Orbán, lui-même fervent amateur de football – a investi massivement pour redonner vie au ballon rond hongrois. Ces investissements se sont matérialisés par :

  • La construction ou rénovation de stades modernes comme la Puskás Aréna à Budapest
  • Le soutien actif à de clubs historiques tels que Ferencváros ou Videoton
  • La création d’académies de formation modernes, dont la fameuse Puskás Akadémia

Ces efforts ont permis de créer un nouvel écosystème favorable à l’émergence de jeunes talents locaux et à une plus grande compétitivité des clubs sur la scène européenne.

La renaissance des clubs hongrois

Le visage du football hongrois ne se limite pas à son championnat national, la NB I. C’est aussi à travers les campagnes européennes – certes encore modestes – que les clubs hongrois prouvent leur résilience. Ferencváros TC s’est illustré ces dernières années par des participations régulières en Europa League et en Conference League. En 2020, le club est parvenu à se qualifier pour la phase de groupes de la Ligue des champions après une longue absence de 25 ans.

Avec des recrutements plus malins, des entraîneurs expérimentés (comme Stanislav Cherchesov auparavant à la tête de Ferencváros), et une hausse du niveau général, les clubs hongrois deviennent des adversaires crédibles dans les tours qualificatifs et même en phase de groupes des compétitions UEFA.

Une formation renouvelée à long terme pour un impact durable

Des centres de formation modernisés

La Puskás Akadémia, basée à Felcsút, est aujourd’hui l’un des centres névralgiques du renouveau du football hongrois. Inspirée des meilleures pratiques européennes, elle s’appuie sur :

  • Des techniques d’entraînement modernes intégrant l’analyse de données et la performance
  • Une collaboration avec des fédérations étrangères et des clubs partenaires
  • Un modèle éducatif qui associe sport et enseignement général

Les jeunes talents issus de ces structures commencent à fleurir dans les équipes locales, mais aussi à l’étranger, contribuant à redorer l’image du joueur hongrois.

Un début d’exportation des talents

On note un accroissement du nombre de joueurs hongrois qui signent dans les grands championnats, à l’image de Dominik Szoboszlai, transféré au RB Leipzig puis à Liverpool, ou de Roland Sallai évoluant en Bundesliga. Ces profils techniques, formés avec des standards modernes, démontrent que la Hongrie peut redevenir un vivier de talents.

Ce phénomène a également un effet attractif : les clubs européens commencent à poser leurs yeux sur la NB I comme un marché émergent, favorisant une visibilité médiatique accrue et des échanges plus dynamiques.

Résurgence de la sélection nationale et impact sur l’image européenne

Parcours récents en Championnats d’Europe

La sélection nationale a confirmé cette dynamique de renouveau avec des participations consécutives à l’Euro 2016 puis à l’Euro 2020. En 2016, la Hongrie crée la surprise en finissant première de son groupe, devant le Portugal et l’Autriche. Elle y dévoile un collectif solidaire, des valeurs fortes et un public fervent.

À l’Euro 2020, malgré un “groupe de la mort” avec la France, l’Allemagne et le Portugal, les Magyars montrent une combativité et une qualité technique indéniables. Ces campagnes permettent à la Hongrie de refaire surface sur la carte du football international, tout en créant une nouvelle génération de supporters fiers et connectés à leur équipe.

Une image en pleine mutation

Le retour progressif du football hongrois sur la scène européenne n’est pas qu’une affaire de résultats. C’est aussi un changement d’image, passant d’une nation nostalgique de sa grandeur passée à une entité moderne, innovante, mais toujours enracinée dans une tradition forte. Les médias européens redécouvrent un football sincère, animé par une ferveur nationale palpable à chaque match joué à domicile, en particulier au Puskás Aréna.

Ce regain de visibilité bénéficie également à la Hongrie en tant que pays hôte : Budapest a été l’une des rares villes à accueillir du public pendant l’Euro 2020, renforçant son rôle central dans le paysage du football centre-européen.

Des perspectives encore limitées mais prometteuses

Des freins structurels encore présents

Malgré les avancées, le football hongrois reste confronté à plusieurs défis. Le championnat local pâtit encore d’un manque d’exposition télévisée internationale, la compétitivité au niveau des clubs reste inférieure à celle d’autres championnats européens, et les budgets restent modestes en comparaison des ligues dites “majeures”.

Par ailleurs, une trop forte dépendance aux financements étatiques pourrait poser des problèmes de durabilité à long terme, surtout dans un contexte géopolitique fragile.

Une base saine pour bâtir l’avenir

Cela étant dit, la trajectoire actuelle est encourageante. Si les réformes structurelles continuent, si la formation conserve ce cap positif et si les jeunes pousses continuent de s’exporter, la Hongrie a tous les atouts pour devenir à nouveau un acteur crédible, sinon majeur, du football européen.

L’exemple hongrois démontre qu’une politique volontariste, une stratégie cohérente et le respect de l’identité footballistique nationale peuvent restaurer la place d’une nation historiquement prestigieuse sur la scène moderne du football.

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