À l’approche des Jeux olympiques de Paris 2024, le cyclisme sur route s’annonce comme l’un des événements les plus palpitants du programme. Sur fond de paysages parisiens emblématiques, les meilleurs cyclistes au monde vont s’affronter dans une course où endurance, stratégie et explosivité seront déterminantes. Alors que les sélections nationales affinent leur composition, certains coureurs se dégagent déjà comme de sérieux prétendants à la médaille d’or. Voici une analyse détaillée des grands favoris et des enjeux qui entourent cette course prestigieuse.
Le circuit des JO 2024 offre un profil technique et exigeant, taillé pour les coureurs complets. Le tracé partira du centre de Paris pour rejoindre les collines de la vallée de Chevreuse avant de revenir vers la capitale. Au total, plus de 270 kilomètres pour les hommes sur un circuit ondulant, ponctué de côtes courtes mais intenses, rappelant les classiques d’Ardennes ou de Lombardie.
L’absence de longues ascensions alpines écarte les purs grimpeurs comme Egan Bernal ou Richard Carapaz, mais ouvre la porte aux coureurs explosifs capables de tenir la distance tout en plaçant des accélérations décisives sur les coups de reins.
Types de coureurs avantagés :
À la différence des courses professionnelles, la course olympique impose une limitation stricte du nombre de coureurs par nation (5 maximum pour les pays les mieux représentés). Cela réduit considérablement l’emprise tactique et oblige les leaders à se débrouiller avec un soutien réduit, ce qui pourrait favoriser les coureurs opportunistes et expérimentés.
Le plateau annoncé est exceptionnel, renforcé par l’intérêt croissant des stars du peloton pour le maillot olympique. Plusieurs champions ont déjà exprimé leur volonté de viser Paris 2024. Voici les ténors à surveiller de près.
Le Slovène, double vainqueur du Tour de France, arrive avec le pedigree idéal pour ce profil. À 25 ans, Tadej Pogačar combine une intelligence tactique redoutable avec des capacités physiques hors normes. En 2023, il a écrasé la concurrence sur Liège-Bastogne-Liège et l’Amstel Gold Race, deux épreuves proches dans le format et les exigences du circuit olympique.
Ses atouts :
Son principal point faible pourrait être le manque de soutien tactique en équipe nationale face à des blocs plus structurés comme la Belgique ou la France.
Désormais reconnu comme l’un des coureurs les plus complets du peloton, Remco Evenepoel pourra jouer la carte de l’attaque de loin. Champion du monde 2022 et vainqueur de Liège en 2022 et 2023, il dispose d’un punch irréel, d’une endurance robuste et d’une immense confiance en ses capacités à faire peser une course.
Mais le Belge devra composer avec la présence d’autres leaders potentiels dans sa sélection nationale comme Wout van Aert, ce qui pourrait diviser les rôles.
Capable de renverser n’importe quelle situation, Mathieu van der Poel brille dans les Monuments et possède une lecture tactique acérée. S’il arrive en forme, l’héritier de la dynastie Pou-Pou constitue l’un des rares à pouvoir défendre ses chances en solitaire comme en groupe réduit.
Il s’est imposé de manière magistrale sur Milan-San Remo et Paris-Roubaix récemment, mais ces formats très spécifiques peuvent ne pas correspondre totalement aux reliefs parisiens. Toutefois, avec lui, rien n’est impossible.
Champion du monde en 2020 et 2021, Julian Alaphilippe a l’expérience, l’envie et le style pour briller lors d’une course olympique. À domicile, soutenu par un public français fervent, il pourrait retrouver ses jambes de feu et porter haut les couleurs tricolores.
Il faudra cependant scruter son état de forme dans les mois qui précèdent l’épreuve car il sort d’une période compliquée, marquée par des blessures et un changement d’équipe. Mais un Alaphilippe libéré dans un schéma national allégé reste un danger pour tous ses rivaux.
Quelques profils moins attendus pourraient surprendre sur le parcours parisien et jouer les trouble-fêtes. En général plus discrets sur les grands tours, ces coureurs excellent dans les courses d’un jour.
Le champion olympique en VTT à Tokyo peut, avec sa polyvalence, espérer une deuxième médaille d’or dans une autre discipline. Tom Pidcock a démontré de réelles capacités sur route, notamment avec sa victoire sur l’Alpe d’Huez en 2022 et sa maîtrise technique.
Le grimpeur lusitanien n’est pas le plus explosif mais il a l’une des meilleures lectures de course du peloton. En cas de scénario d’usure, João Almeida peut créer la surprise grâce à sa régularité et à sa capacité à gérer les à-coups.
Si la sélection britannique ou espagnole mise sur un leadership clair, ces deux coureurs peuvent capitaliser sur leur forme estivale et une course mouvementée. Adam Yates sort d’un excellent Tour de France et connaît bien tous ses rivaux.
Malgré les spéculations, les noms définitifs des partants ne seront connus qu’au printemps 2024. De nombreux facteurs tels que les blessures, la forme, ou les choix des fédérations peuvent influencer les sélections finales.
Outre Alaphilippe, la France pourra compter sur des talents comme David Gaudu, Valentin Madouas ou encore Benoît Cosnefroy. Cette richesse rend les choix compliqués pour la Fédération française de cyclisme, mais offre aussi une marge tactique importante en course.
Avec plusieurs leaders potentiels – Evenepoel, Van Aert, Van der Poel – la gestion d’équipe pourrait devenir un facteur déterminant. Le risque de mésententes et de rivalités internes devra être surveillé de près.
En somme, l’épreuve de cyclisme sur route des JO 2024 ne manquera ni de talents, ni de dramaturgie. Le parcours, les spécificités du format olympique et la densité du plateau promettent de faire de cette course un moment fort des Jeux. Pour suivre l’actualité des sélections et l’évolution du parcours, des sites spécialisés comme CyclingNews ou ProCyclingStats seront des références utiles.