Le football, aujourd’hui sport roi dans des dizaines de pays sur cinq continents, n’est pas né du jour au lendemain. Son histoire est le fruit d’un long processus d’évolution, façonné par des pratiques locales, des influences culturelles, et une organisation institutionnelle progressive. Autrefois simple jeu populaire, il est devenu un vecteur d’identités, de rivalités pacifiques et un phénomène économique et médiatique mondial. Pour comprendre pleinement cette ascension, il est indispensable de revenir sur les racines du jeu et son développement au fil des siècles.
Bien avant la codification du football tel qu’on le connaît aujourd’hui, des jeux de ballon similaires existaient déjà dans différentes régions du monde. Ces pratiques locales, parfois ritualisées, témoignaient d’une passion universelle pour le ballon… bien avant les cages, les cartons et les fédérations.
Des documents historiques montrent que plusieurs civilisations anciennes avaient développé des jeux de balle impliquant les pieds :
Cependant, c’est en Europe, et plus précisément en Angleterre, que le football commencera à prendre une forme plus proche de celle connue aujourd’hui.
Au cours du Moyen Âge, des versions plus rudimentaires et souvent violentes du football étaient pratiquées dans les campagnes et les villes britanniques. Baptisé mob football, ce jeu impliquait deux villages opposés tentant de transporter une vessie de porc d’un point à un autre, souvent à travers champs, rues, et même rivières.
Ces pratiques chaotiques, mal vues par les autorités, furent interdites à plusieurs reprises – notamment sous les règnes d’Édouard II et Édouard III – car soupçonnées de détourner les hommes de l’entraînement militaire. Malgré ces interdictions, la popularité du football ne cessait de croître.
Le tournant décisif vers un football structuré s’opère au XIXe siècle, avec l’émergence d’un besoin de règles communes pour unifier les différentes pratiques dans les écoles anglaises.
Des établissements comme Eton, Harrow ou Rugby avaient chacun leur propre version du sport. Certains autorisaient l’usage des mains, d’autres l’interdisaient. En 1848, les représentants de plusieurs écoles se réunissent à l’université de Cambridge pour établir des règles unifiées : les règles de Cambridge.
Mais c’est en 1863Football Association (FA) à Londres. Cette organisation fixe des règles précises : interdiction de porter le ballon à la main, interdiction des coups, et création des premières postes (gardien, défenseur, attaquant).
Cette codification entraîne une première division : certains clubs adeptes du maniement de la balle à la main fondent le rugby. Le football tel que nous le connaissons commence alors réellement à émerger, avec des clubs comme le Sheffield FC (créé en 1857), reconnu comme le plus ancien club de football au monde.
Ainsi, entre les années 1860 et 1880, le football anglais voit la multiplication de clubs, d’associations régionales, et l’organisation de compétitions.
Si le football est né en Angleterre, il s’est rapidement exporté, porté par la puissance coloniale britannique et l’attrait croissant qu’il suscitait dans les sociétés industrialisées.
Les marins, les cheminots, les commerçants et les enseignants britanniques emportent avec eux le football dans tous les coins du monde. On peut citer, parmi les exemples les plus emblématiques :
En 1904, la FIFA est créée à Paris, avec pour but d’harmoniser les règles à l’échelle internationale et de coordonner les compétitions. Elle regroupe initialement sept pays : France, Belgique, Danemark, Espagne, Pays-Bas, Suède et Suisse. L’Angleterre rejoindra plus tard, bien qu’elle ait longtemps considéré être la seule gardienne légitime du jeu.
En 1930, la première Coupe du Monde a lieu en Uruguay. Malgré l’absence des pays britanniques, la compétition marque un tournant historique. Le football international venait de naître.
Au fil des décennies, le football devient plus qu’un sport. Il incarne les luttes et les espérances des peuples :
Dans les stades, devant les écrans ou dans les rues, le football transcende les cultures, les classes sociales et les religions. Aujourd’hui, plus de 250 millions de joueurs sont actifs dans le monde, faisant du football le sport le plus pratiqué de la planète.
À l’ère numérique, le ballon rond continue de conquérir de nouveaux territoires : réseaux sociaux, jeux vidéo, crypto-sponsoring… Le sport-roi ne cesse d’évoluer, tout en restant fidèle à ses origines : un jeu simple, où l’on pousse un ballon pour marquer un but.
Des initiatives mondiales à impact social ont également vu le jour. Des ONG comme streetfootballworld utilisent le football comme levier de développement dans les zones en difficulté. La FIFA, malgré ses controverses, œuvre à l’organisation de compétitions chaque fois plus médiatisées, comme le Mondial féminin qui gagne en importance.
Le chemin parcouru depuis les jeux de balle chinois jusqu’aux stades ultramodernes du Qatar ou des États-Unis est immense. Mais une chose est sûre : le football, sport né de traditions populaires, s’est bien installé comme un pilier culturel et universel de notre époque.